Transmission – HERPÈS : J’ai un nouveau locataire dans ma culotte 2/4

Écrit par Danick Roussel, Sexologue
Janvier 2018

Transmission : comment faire pour ne pas le transmettre à mon/ma partenaire ?

Pour faire suite à la chronique Herpès : j’ai un nouveau locataire dans ma culotte : Comment reconnaitre le virus herpès simplex de type 2 ?, celle-ci est maintenant pour t’informer des moyens de prévention de transmission. Bien que M. Herpès soit un locataire avec lequel on peut arriver à bien vivre, tu ne veux probablement pas le voir déménager chez ton/ta partenaire.

Il existe aujourd’hui plusieurs moyens à mettre en place pour diminuer sa présence dans l’organisme et réduire significativement le risque de transmission.

Ce qui rend l’herpès contagieux

Ici, un terme important à définir : l’excrétion virale asymptomatique. Même en l’absence de lésions, le virus est toujours présent dans l’organisme. Il sort de sa cachette lorsque le système immunitaire est affaibli. Après une récurrence, il retourne en dormance — dans les ganglions sacrés pour l’herpès génital, et dans les ganglions cervicaux pour l’herpès buccal. Puis, il ressortira lorsque le système immunitaire se retrouvera affaibli de nouveau.

La personne vivant avec l’herpès génital peut donc être contagieuse sans qu’il y ait de lésions. On a calculé que dans 1 à 3 % des jours sans lésions, il y a assez de virus sur la surface de la peau de la région affectée pour le transmettre à une autre personne.

Ce qui diminue les risques de transmission

Cela dit, n’aie crainte ! Car il existe plusieurs méthodes pour éviter la transmission, seule ou en combinaison. Tu dois :

Le dire à ton/ta partenaire : 

tu as probablement peur de le dire à ton/ta partenaire. Or, selon les études, les partenaires reçoivent la divulgation positivement, dans la majorité des cas. Habituellement, il/elle perçoit la personne ayant divulgué comme étant digne de confiance, cela permettant d’autant plus d’augmenter le lien d’intimité. La seule action de divulguer cette information permet de réduire le risque de moitié. De plus, le fait d’en parler ouvertement facilite considérablement la mise en place de moyens de prévention, telle que le port du condom ou l’abstinence en période de récurrence.

Le port du condom : 

très efficace pour éviter la transmission ! Même si le site d’inoculation ne se trouve pas au niveau génital, par exemple sur une fesse, une excrétion virale peut tout de même avoir lieu au niveau génital. Le condom est donc à utiliser de façon systématique dès le début des contacts sexuels, pas juste pour la pénétration !

La thérapie antivirale orale quotidienne ou traitement suppressif :

 non, le mot thérapie n’indique pas ici qu’il est question d’aller consulter un thérapeute pour discuter de vos disputes avec M. Herpès, ni qu’il y a un moyen pour s’en débarrasser… il est plutôt question de la prise d’un médicament antiviral de façon quotidienne, permettant de réduire significativement la présence du virus dans l’organisme, et ce, s’il est pris sérieusement, soit au moins 95 % des doses prescrites.

Avoir une bonne hygiène de vie : 

une trop grande exposition au soleil, la cigarette et le stress affaiblissent ton système immunitaire. Ce sont tous des facteurs facilitant les périodes de récurrence et donc de contagiosité du virus de l’herpès. Et pourquoi ne pas prendre de bonnes habitudes de sommeil, d’alimentation et d’activité physique ? Cela ne fera que favoriser la force du système immunitaire en plus d’offrir bien d’autres avantages !

L’abstinence en période de récurrence :

 lorsqu’il y a des symptômes indiquant qu’une récidive est en route (démangeaison, picotement, douleur au niveau des ganglions, etc.) ou que l’on voit l’apparition directe d’une récurrence, il vaut mieux s’abstenir. Le frottement des lésions lors des pénétrations, mêlé au stress de transmettre le virus de l’herpès à son/sa partenaire, n’est pas vraiment excitant ! Rappelle-toi que la sexualité ne se résume pas à la dimension des organes génitaux. Caresses, baisers non génitaux et enlacements peuvent très bien faire l’affaire pour quelques jours !

Voilà ! Tu connais maintenant la meilleure façon d’empêcher ton locataire, M. Herpès, de déménager chez ton/ta partenaire. Et qui sait ? Un jour, on aura peut-être un vaccin pour protéger les personnes qui n’ont pas l’herpès ou guérir les personnes qui l’ont. En attendant ce moment, on se renseigne et on se protège !


Plus d’informations sur l’herpès

Finalement, n’hésite pas à consulter un sexologue ou un autre professionnel de la santé compétent avec lequel tu pourras discuter plus longuement de tes inquiétudes à l’égard de l’infection. En ce sens, tu es cordialement invité à prendre connaissance de mes services et prendre rendez-vous, car je peux répondre à tes questions !