Et si je devenais mon/ma meilleur.e ami.e ?

Écrit par Danick Roussel, Sexologue
Mai 2020

Performance, compétition, rendement, critique, jugement… Mais où est l’auto-compassion !

Auto-compassion. Un préfixe devant un mot que l’on connait bien, mais qui sonne presque étrange à nos oreilles. Une société axée sur la compétition, le rendement, le jugement et la critique et qui met bien peu l’accent sur le concept du « prendre soin de soi » ne peut faire autrement que de nous amener à voir ce mot comme un concept complètement insolite.

Cela dit, on connait tous le concept du mot compassion. Cet état d’esprit dans lequel une personne est en mesure de reconnaître et d’accueillir l’autre personne à travers ce qu’elle vit, ses joies comme ses souffrances. Cela peut également impliquer le fait de prendre soin d’autrui dans un processus « désintéressé » qui nous permet de garder une certaine distance psychologique, avec une personne vivant une difficulté, un inconfort, un défi ou même un drame.

Auto-compassion ou égoïsme

Or, cela n’est pas une surprise si je vous parle de retourner cette capacité à reconnaître, accueillir et prendre soin d’autrui vers vous, que cela sonne presque comme quelque chose d’inconnu. Une personne que l’on connaît comme ayant la qualité principale d’être compatissante envers autrui est bien valorisant et valorisé.  Cela est plutôt l’inverse lorsqu’on pense à une personne qui aime prendre soin d’elle. Il se peut fort bien que celle-ci soit perçue comme étant égoïste et égocentrique.

«Vous êtes la première personne responsable de votre bien-être.»

Je lance comme hypothèse qu’il semble que cela est dû au fait que nous ne sommes tout simplement pas encouragés à faire preuve d’auto-compassion. Au contraire, nous semblons encouragés à temps plein, à être dur avec soi-même, à nous dire que nous ne sommes pas assez ceci ou cela, que nous ne devrions pas nous sentir comme si ou comme ça.

Et même si vous essayez ne serait-ce qu’un petit moment dans la semaine de vous offrir une petite douceur, vous avez peut-être remarqué que cela vient avec son lot de culpabilité ou d’autocritique : « tu perds ton temps ! », « Fais quelque chose de vraiment utile ! », « Ce n’est pas en prenant un moment de détente que tu vas régler cette situation! »,  etc. Ce sont des phrases que vous connaissez peut-être ? Pour ma part, ce sont des phrases que je connais parfaitement et qui se présentent encore et encore, chaque fois que je tente l’exercice.

Cultiver un état d’esprit différent

Pourtant, prendre soin de soi, se reconnaître et s’accueillir est accessible, gratuit et ça fait juste DU BIEN ! Vous êtes la première personne responsable de votre bien-être et cultiver cet état d’esprit envers vous-mêmes ne sera que plus apaisant. Bien entendu, cela vient avec son lot de défi. Comme mentionné précédemment, d’ordre général, nous sommes programmés à se taper dessus plutôt que d’être doux avec soi-même. Pour plusieurs, prendre soin de soi peut représenter un vrai défi. Ainsi, le but de cet article est au final une invitation à relever ce défi. Faites face à la petite voix de votre mental qui vous dit que si vous n’êtes pas suffisamment sévère avec vous-mêmes, que nous n’avancerez à rien dans la vie. Faites face à cette même voix qui vous dit également que prendre soin de soi est une perte de temps et que vous avez probablement bien mieux à faire.

Comment relever le défi de l’auto-compassion ?

Bien que certains d’entre vous pourraient avoir l’impression de partir de zéro, je vous rassure en vous disant que l’action à faire est en soi assez simple. Saurez-vous toutefois suffisamment porter attention à la voix dans votre tête qui vous juge et vous culpabilise pour ne pas tomber dans le panneau ? Je suis sûr que oui ! Il s’agit en fait de tout simplement devenir votre meilleur.e ami.e.

  1. Penser à l’attitude et aux gestes que votre meilleur.e. ami.e aurait à votre égard dans une situation précise. Faites-en une liste;
  2. Relisez cette liste encore et encore, tous les jours !
  3. Affichez-la quelque part pour ne pas l’oublier;
  4. Rester vigilant, ne tombez pas dans les pièges de votre mental;
  5. Offrez-vous une petite douceur, tous les jours, quelque chose de simple (un bain chaud, un verre de vin, une marche dans la nature, etc.);
  6. Offrez-vous une plus grande douceur, qui s’étend sur un moment plus long moment (un massage, un souper au restaurant, etc.);

Finalement en un seul mot, soyez DOUX/DOUCE avec vous-mêmes. Faites preuve d’auto-compassion !

Ressources utiles


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